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L’empire Max Mara, fierté nord-italienne

L’empire Max Mara, fierté nord-italienne


Une partie des archives de la marque Max Mara.
Une partie des archives de la marque Max Mara. Marta Piazza pour M le magazine du Monde
Au même titre que le Parmigiano Reggiano, c’est l’un des fleurons de la province d’Emilie-Romagne, dans le nord de l’Italie. Plus précisément de l’industrie textile, dans cette région réputée pour ses manufactures de confection. Max Mara y est installé depuis sa création, en 1951. Tout a commencé avec un bâtiment, qui s’est mué aujourd’hui en quatre sites construits au fur et à mesure du développement du groupe. Soit l’usine de manteaux, les bureaux administratifs, les archives et le centre d’art contemporain Maramotti, tous implantés dans un rayon de vingt kilomètres à Reggio d’Emilie, ancienne cité romaine au nord de Bologne.
La première, baptisée la Manifattura di San Maurizio, se situe à l’est de la ville. Près de 240 ouvriers textiles en blouse blanche s’y activent pour confectionner les manteaux et vestes en laine, cachemire, alpaga et poil de chameau. De ce bâtiment de 10 000 mètres carrés établi en 1988 sortent chaque année près de 100 000 modèles, dont le fameux manteau beige clair aux manches kimono baptisé 101801, best-seller de la marque depuis 1981. En laine et cachemire, sa fabrication nécessite 73 étapes.
Les vestes et les manteaux, dont le fameux 101801 aux manches kimono, sont fabriqués à l’usine San Maurizio.
Les vestes et les manteaux, dont le fameux 101801 aux manches kimono, sont fabriqués à l’usine San Maurizio. Marta Piazza pour M le magazine du Monde
« L’usine est divisée de façon à suivre les différentes étapes de fabrication. Il y a l’atelier de découpe des matières avec ses machines de pointe, la salle de couture où sont assemblées les différentes pièces ou encore les établis servant à percer les poches, repasser et coudre les boutons… Toutes ces phases sont effectuées à la main. Nous veillons à ce que les conditions de travail soient confortables. Nous contrôlons la température et l’humidité des lieux, par exemple. Les postes de travail sont quant à eux modulables, pour s’adapter à la taille des ouvriers qui passent beaucoup de temps debout », détaille Giuseppe Bacci, le directeur de l’usine.
« Il y a une cantine entièrement gratuite qui met les produits de la région à l’honneur. » Alessandro Bianchi, futur directeur de l’usine
Seul le bruit des machines industrielles vient déranger la concentration et le calme des ouvriers. A l’heure du déjeuner, ils ont le choix entre la salle commune pour prendre sur le pouce leur déjeuner fait maison ou bien le restaurant d’entreprise, à quelques centaines de mètres. « Il y a un service de navettes pour se rendre dans cette cantine entièrement gratuite qui met les produits de la région à l’honneur », s’enthousiasme Alessandro Bianchi, le futur successeur du directeur, à quelques mois de la retraite.
La manufacture de San Maurizio.
La manufacture de San Maurizio. Marta Piazza pour M le magazine du Monde
Dans une zone industrielle plus au nord, les bureaux administratifs ont été construits en 2003 par l’architecte britannique John McAslan et le paysagiste Peter Walker. En verre et béton, encerclés de pelouse et de bassins, ils ont été pensés de façon à mettre en valeur la nature peu vallonnée de la région et ont des faux airs de campus américain. Sur ce site, quelque 1 000 employés travaillent sur les différentes marques du groupe : Max Mara, Sportmax (la ligne plus jeune), Marella (plus accessible) ou encore Marina Rinaldi (clin d’œil à l’aïeule de la famille, spécialisée dans les grandes tailles).
Les bureaux administratifs de Max Mara, aux faux airs de campus américain.
Les bureaux administratifs de Max Mara, aux faux airs de campus américain. Marta Piazza
C’est également ici que le studio de création, emmenée depuis trente et un ans par l’Anglais Ian Griffiths, imagine les collections Max Mara, fidèle à la vision du fondateur, Achille Maramotti. Fils d’une directrice d’école de couture et petit-fils de Marina Rinaldi, propriétaire d’un atelier de confection, Achille Maramotti se lance, à 24 ans, dans la création textile avec l’envie d’habiller les bourgeoises italiennes. Disparu en 2005, il a laissé l’entreprise à ses enfants, Luigi, Ignazio et Maria Ludovica. Avec un chiffre d’affaires de 1,560 milliard d’euros en 2017 et 2 600 boutiques dans plus de 100 pays, ils continuent de développer sa vision du savoir-faire italien.
Ainsi, en 2003, la marque a étendu son siège social à une ancienne usine de collants de Reggio d’Emilie datant de 1910. Sur 4 000 mètres carrés sont installées les archives de la maison, mais également une impressionnante collection de vêtements et accessoires, des années 1920 à aujourd’hui.
Dans un espace de plus de 4 000 mètres carrés sont conservés des échantillons, les archives, une collection de vêtements et d’accessoires des années 1920 à nos jours.
Dans un espace de plus de 4 000 mètres carrés sont conservés des échantillons, les archives, une collection de vêtements et d’accessoires des années 1920 à nos jours. Marta Piazza pour M le magazine du Monde
A sa tête, Laura Lusuardi, entrée dans l’entreprise en 1964, à 18 ans, au studio de création. Elle en est aujourd’hui la mémoire. « Mon rôle a été de rassembler ici les collections mais également les croquis, notes de travail, campagnes publicitaires et catalogues. Il y a aussi les différents outils de travail dont les anciennes machines à coudre, les tissus et les boutons, les modes d’emploi de découpes des patrons ou encore les cartons d’invitation aux défilés. Les vêtements disent beaucoup de l’histoire d’une maison, évidemment, mais les objets, le mobilier racontent aussi la culture de l’entreprise. »
Sur trois étages sont réparties plus de 20 000 pièces Max Mara, imaginées par Karl Lagerfeld, Jean-Charles de Castelbajac ou Anne-Marie Berreta.
Chez Max Mara, cette dernière passe par la préservation du patrimoine et la transmission de son histoire. Ainsi, les tapis colorés auparavant disposés dans les boutiques sont désormais couchés sur le parquet clair de la pièce principale, comme les chaises rondes et les tables en bois années 1950 qui meublaient le premier bureau d’Achille Maramotti. Sur trois étages sont réparties plus de 20 000 pièces Max Mara, imaginées par Karl Lagerfeld, Jean-Charles de Castelbajac ou Anne-Marie Berreta, stylistes ayant collaboré avec la maison, ainsi que 8 000 autres pièces vintage, chinées à travers le monde et classées par types. C’est ici que le studio de création vient régulièrement chercher l’inspiration.
Les archives de Max Mara.
Les archives de Max Mara. Marta Piazza
Quant à l’usine historique de la maison, au nord-ouest de Reggio d’Emilie, construite en 1957 par les architectes Antonio Pastorini et Eugenio Salvarani, réputés pour leur approche rationaliste, elle accueille désormais la Collezione Maramotti, ouverte gratuitement au public. Amateur d’art depuis les années 1970, Achille Maramotti a constitué au fil des ans l’une des plus importantes collections privées en Italie. D’aspect industriel, avec ses sols en terrazzo laissant apparaître les traces laissées par les anciennes machines textiles, le lumineux bâtiment de deux étages expose depuis 2007 des œuvres signées Francis Bacon, Jean-Michel Basquiat comme de nombreux artistes Italiens – Lucio Fontana, Piero Manzoni… Ainsi articulé autour de Reggio d’Emilie, l’empire Max Mara contribue au rayonnement de la région, au même titre que le fameux parmesan. La maison produit d’ailleurs le sien depuis les années 1960.

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